Les soins non programmés et l’utilisation du téléphone

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Si la crise Covid-19 a permis de faire bondir la téléconsultation, son accès via Internet n’est pas toujours possible pour l’ensemble de la population. La fracture numérique, aussi appelée “illectronisme” touche jusqu’à 17 % de la population en France(1) et affecte en particulier les personnes âgées. 

Dans ce contexte, le téléphone est un outil essentiel pour assurer la continuité des soins, surtout lorsqu’ils ne sont pas programmés. 

Qu’est-ce que l’illectronisme ?

L’accès à Internet est loin d’être égal sur tout le territoire. Si l’on parle surtout de « zones blanches » (lorsqu’aucune couverture mobile n’est disponible dans une zone), on oublie la grande majorité des zones « peu denses », qui couvrent 63 % du territoire et 18 % de la population(2), où la vitesse de connexion est particulièrement ralentie et rend impossible une téléconsultation de bonne qualité.

S’ajoute à cela la fracture numérique ou l’illectronisme qui touche environ 17 % de la population, en particulier les populations les plus âgées, les moins diplômés et les ménages aux revenus modestes. La moitié des personnes âgées de plus de 75 ans n’a pas accès à Internet depuis son domicile. Cela concerne aussi 34 % des personnes peu ou pas diplômées et 16% des ménages les plus modestes.

Au-delà de l’accès à Internet, il faut aussi être en mesure d’en maîtriser les usages. Dans ce domaine, 38 % des Français manqueraient de compétences.

La consultation médicale par téléphone est-elle possible ?

Si le téléphone fixe reste un moyen de communication présent dans la grande majorité des foyers, le téléphone mobile s’impose de plus en plus, avec 95% des Français qui en sont équipés(3). Au cours du premier confinement, dans un souci de continuité et d’accès aux soins, le Ministre de la santé a ainsi autorisé la téléconsultation par téléphone pour les patients dépourvus de moyens de connexion en vidéo(4).

Avant la pandémie, les textes réglementaires organisant la téléconsultation en France prévoyaient une prise en charge de cet acte uniquement lorsqu’il était réalisé par vidéo, excluant ainsi la téléconsultation vocale. Pour répondre à la crise, cette restriction a été levée et les consultations par téléphone peuvent être réalisées, pendant l’état d’urgence sanitaire, pour :

– les patients atteints ou suspects de Covid-19,

– les patients en ALD (Affection Longue Durée),

– les patients âgés de plus de 70 ans.

Avec cette mesure, une prise en charge est possible malgré les disparités d’accès aux technologies numériques, non seulement pour assurer un premier contact, mais aussi pour permettre la continuité des soins non programmés pris en charge par les CPTS.

Quelle différence avec la visio ?

Bien évidemment, la consultation téléphonique ne permet pas l’examen clinique, cependant, l’absence d’observation physique encourage le médecin à mener son interrogatoire médical de façon poussée. À l’issue de l’échange, il peut toujours proposer un passage en visioconférence ou en présentiel si besoin. 

Qu’il soit réalisé par téléphone ou visio, le suivi à distance est essentiellement une solution d’accès aux soins. En effet, la direction médicale de Medaviz estime que la téléconsultation est adaptée à 10 % des cas, le présentiel restant la norme.

Sources : 

  1. https://www.vie-publique.fr/en-bref/271657-fracture-numerique-lillectronisme-touche-17-de-la-population
  2. https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-reseaux-mobiles/la-couverture-mobile-en-metropole/la-couverture-des-zones-peu-denses.html
  3. https://www.vie-publique.fr/en-bref/272039-barometre-du-numerique-95-des-francais-disposent-dun-telephone-mobile
  4. https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/teleconsultation-par-telephone