Seuls face aux patients, l’épisode 5 de la mini-série sur les déserts médicaux

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La série documentaire “Seuls face aux patients” donne la parole aux personnes travaillant dans des zones sous-dotées en ressource médicale. Des médecins, une infirmière, un maire nous ont parlé de leur quotidien face à une situation qui concerne tous les territoires.

Nous sommes partis à la rencontre de Marc Ropers, Maire de la ville de Cléguérec (56) et vice-président de Pontivy Communauté en charge de l’action sociale, de la petite enfance et de la santé.

Dans cet épisode, il nous parle des difficultés de recrutement de nouveaux médecins sur son territoire, en dépit des avantages financiers mis en place, de l’évolution des modes de travail avec l’essor du salariat, un nouveau mode de travail qui nécessite de doubler les effectifs.

“On constate aujourd’hui que sur les 48 000 habitants, on a environ 20 % qui n’ont pas de médecin traitant, donc ça fait environ 10 000 personnes qui n’ont pas de médecin traitant sur notre territoire. C’est une situation extrêmement compliquée qui n’est plus tenable.”

On constate aujourd’hui que sur les 48 000 habitants, on en a environ 20 % qui n’ont pas de médecin traitant, donc ça fait environ 10 000 personnes qui n’ont pas de médecin traitant sur notre territoire. C’est extrêmement compliqué. La situation n’est plus tenable.

Cléguérec, c’est une commune d’environ 3 000 habitants. Au niveau médical, on a eu jusqu’à 3 médecins, presque toutes les communes avoisinantes avaient un médecin. Tous ces médecins sont soit partis en retraite, soit partis sous d’autres cieux.

Aujourd’hui, on a plus que deux médecins sur la commune. Deux médecins sur trois puisqu’un troisième a pris sa retraite. C’est largement insuffisant par rapport à la population des communes avoisinantes. On regroupe environ 8 000 habitants qui viennent sur Cléguérec.

Il y a un système qui n’avait pas été vu par les autorités et par les différents élus de l’Etat en 2010, c’est l’évolution du mode de travail des médecins. Aujourd’hui, le salariat a le vent en poupe, avec par exemple 35 h par semaine, sans travailler le mercredi, ce qui est tout à fait compréhensible. Et ça, c’est vraiment en vogue. Mais deux médecins à Cléguérec font l’équivalent de quatre médecins en salariat dans d’autres communes. Voilà où on en est aujourd’hui. 

Ceci étant, si les médecins actuels ne sont pas maîtres de stage et ce n’est pas le cas chez nous, c’est relativement compliqué pour faire venir des jeunes internes et les faire rester sur place. On est en ZRR, Zone de Revitalisation Rurale donc c’est très incitatif au niveau des impôts surtout puisque pendant des années, entre 5 et 7 ans, le médecin ne paie pas d’impôts sur ses revenus.

Pour les jeunes internes, dans les trois dernières années de formation, on a mis en place une dotation de 1 000 € par mois pour qu’ils s’engagent quand ils seront thésés, à la fin de leurs études, pour 5 ans sur notre territoire.

En fait, ce n’est pas seulement l’argent qui attire les médecins. Je pense qu’on a plus d’arguments touristiques et naturels, de bien vivre sur notre région que les médecins vont apprécier.

En 2021, 10% de la population française n’avait plus de médecin traitant.

Medaviz agit au quotidien pour faciliter l’accès aux soins pour tous et sur tous les territoires.