Second recours : un enjeu, plusieurs possibilités

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Ressource médicale inégalement répartie, difficulté des patients à s’orienter dans leur parcours de soins… la coordination des professionnels de santé du premier et second recours devient cruciale pour lutter contre le renoncement aux soins et désengorger les services d’urgences. Face à cet enjeu global du système de santé, les différents acteurs disposent des nouveaux leviers d’action de la télémédecine.  

Faciliter le lien entre médecins libéraux et établissements 

L’enjeu de l’adressage est quotidien pour les praticiens, qui ne connaissent pas toujours leurs confrères et consœurs installés sur leur territoire. Le courrier permettant au patient d’obtenir un rendez-vous avec un médecin spécialiste reste la règle et conduit souvent à des délais d’attente qui ne correspondent pas à l’urgence ressentie du patient, ou qui peuvent le conduire à renoncer aux soins.  

En outillant les protocoles définis par les professionnels de santé du territoire, la télémédecine répond aux attentes des patients et des médecins généralistes, comme à la nécessité pour les établissements d’être identifiés sur le bassin de vie des patients. Les médecins généralistes peuvent ainsi contacter les pools d’experts exerçant à proximité, via une application sécurisée, pour lancer une téléconsultation assistée, solliciter un avis en téléexpertise ou obtenir un rendez-vous en direct pour leur patient.  

Développer le recours aux ESS 

Depuis la loi du 24 juillet 2019 permettant la création d’Équipes de Soins Spécialisés (ESS) des projets émergent avec pour double objectif de coordonner l’activité des spécialistes sur les territoires et de faciliter l’accès au second recours pour les patients. Concrètement, les ESS coordonnent une équipe de professionnels de santé autour de médecins spécialistes hors médecine générale, sur la base d’un projet de santé commun.  

Et pour faciliter la coordination des praticiens engagés dans ces dispositifs territoriaux, la télémédecine offre plusieurs solutions. Mise en relation via une ligne téléphonique dédiée, partage sécurisé d’informations médicales lors des actes de téléexpertise, application mobile permettant la téléconsultation assistée en instantané ou encore messagerie sécurisée dédiée à l’organisation pour faciliter l’accès des praticiens aux informations médicales des patients, la télésanté apporte les solutions nécessaires à la réussite des ESS, comme le démontre l’ESS Cardio IDF. .

Renforcer les CPTS

Les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) ont pour mission première de faciliter l’accès aux soins des patients, qu’ils se situent dans une zone sous-dotée, qu’ils ne soient pas suivis par un médecin traitant ou que ce dernier ne soit pas disponible. Affectées à la gestion de crise et à l’organisation des centres de vaccination en période pandémique, les CPTS ont cependant réussi à déployer la coordination du premier recours.  

Infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, médecins généralistes, les acteurs des soins primaires au sein des CPTS ont maintenant recours au télésoin, à la téléconsultation et la téléexpertise pour coordonner les parcours de soins des patients. Les praticiens des structures les plus expérimentées dans la réponse aux soins non programmés – d’anciennes Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) pour la plupart – amorcent quant à eux la coordination avec le second recours. Les solutions d’adressage, de messagerie sécurisée et les différents actes de télémédecine réglementés, peuvent une nouvelle fois, faciliter la coordination des praticiens et l’accès au second recours pour les patients. 

Mise en lumière lors de la crise COVID grâce à la téléconsultation, la télésanté innove et offre de nombreux atouts aux acteurs du second recours, qui entérinent progressivement son utilisation grâce aux expérimentations menées sur le territoire national.