Le "pharmacien correspondant" en télémédecine

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Depuis quelques mois, il est possible pour chacun de choisir son “pharmacien correspondant”, un interlocuteur privilégié dans le parcours de soins

et la prise en charge des patients atteints d’une maladie de longue durée.

En coordination avec le médecin traitant, son rôle est non seulement d’éviter les ruptures de traitement, mais aussi de favoriser le suivi du patient. Pour l’aider dans sa mission, les outils de télémédecine comme le télésoin s’imposent de plus en plus.

Pourquoi choisir un pharmacien correspondant ?

Depuis le décret du 28 mai 2021, un patient peut désigner son pharmacien correspondant auprès de l’Assurance Maladie. Il peut s’agir d’un pharmacien titulaire d’officine ou gérant d’une pharmacie mutualiste. Il peut être suppléé dans ses fonctions par un autre pharmacien de la même officine si le patient donne son accord.

La particularité de son rôle est de pouvoir renouveler périodiquement des traitements chroniques et si besoin, d’ajuster leur posologie. Pour cela, la prescription médicale doit comporter une mention autorisant le renouvellement par le pharmacien correspondant de tout ou partie des traitements prescrits, avec la mention autorisant un ajustement de posologie.

À son tour, le pharmacien correspondant doit indiquer sur l’ordonnance les actions entreprises et les renseigner dans le dossier pharmaceutique et le dossier médical partagé (DMP). Au total, la durée de la prescription, incluant le renouvellement du pharmacien, ne doit pas dépasser 12 mois et ne concerne pas certains traitements non éligibles au dispositif fixés par un arrêté du ministre de la santé.

Quelle est la place de la télémédecine pour aider le pharmacien correspondant ?

Pour mener à bien sa mission, l’officine ou la pharmacie mutualiste doit disposer de locaux avec une isolation phonique et visuelle permettant un entretien individuel avec le patient. Si ce dernier n’a pas la possibilité de se déplacer, le pharmacien correspondant peut alors réaliser un acte de télésoin qui lui permet de faire une évaluation, collecter des constantes cliniques pertinentes (glycémie, tension artérielle, fréquence cardiaque, poids…) et délivrer des informations sur le traitement afin d’ajuster éventuellement la posologie (en le précisant sur l’ordonnance) ou conseiller le patient. 

Cet acte à distance doit toujours faire l’objet d’un compte-rendu dans le dossier du patient et dans le DMP quand c’est possible. Sa tarification ne peut être supérieure à la même activité réalisée en présentiel et le pharmacien se garde le droit d’accepter ou de proposer cet acte de télésanté, ou d’imposer au patient de venir en présentiel.

De plus, dans ses obligations, le pharmacien correspondant doit participer à la même structure d’exercice coordonné que le médecin traitant du patient, au sein d’une maison de santé, ou d’une CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé) par exemple. Ce dernier doit donc être informé de l’existence du pharmacien correspondant et de ses interventions. Des échanges réguliers sont ainsi nécessaires pour favoriser la prise en charge du patient.

Sources : Ordre National des Pharmaciens : “Pharmacien correspondant : le dispositif entre en application”, disponible sur : http://www.ordre.pharmacien.fr/Communications/Les-actualites/Pharmacien-correspondant-le-dispositif-entre-en-application