Bonne pratique numéro 9 : Trouver le bon équilibre entre mécaniques de gardes et disponibilités au quotidien

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Garantir les temps de prise en charge conformes aux objectifs de la CPTS et aux attentes des usagers, se traduit obligatoirement par l’établissement d’un agenda de gardes. L’expérience enseigne toutefois que ce mode d’organisation peut s’accompagner de quelques inconvénients, lorsque des créneaux réservés aux soins non programmés restent vides alors que la patientèle habituelle n’ose ou ne peut prendre rendez-vous. Les conséquences directes sont une perte de revenus pour les praticiens et un sentiment de frustration. C’est pourquoi, il est recommandé de créer la coordination avec les acteurs du territoire dès l’initiation du projet.

 

Un autre vecteur de réussite consiste à ouvrir les places d’astreinte crescendo, pour s’adapter aux besoins recensés par le diagnostic (exemple : les podologues, infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes sont davantage sollicités en hiver dans les zones montagneuses, la filière d’aval de l’hospitalisation non programmée est également largement mise à contribution).

 

L’étude régulière des indicateurs d’usages (taux de remplissage, nombre d’appels, durée des échanges, etc.) et les échanges entre les professionnels de santé d’une même spécialité permettent l’ajustement des astreintes au gré de l’activité, qu’elle soit saisonnière ou annuelle.

 

La CPTS doit par ailleurs prendre en charge l’organisation des professionnels de santé requis en première intention et prévoir nativement le recours à d’autres professionnels, en seconde ou troisième instance. La régulation téléphonique implémentée en Guyane assure cette adaptabilité. L’appel de soins non programmés est envoyé en priorité vers le médecin de garde. Cependant, s’il ne répond dans un délai de 12 minutes, l’appel est automatiquement routé vers les autres médecins du territoire, où qu’ils soient. Leurs téléphones sonnent ainsi les uns après les autres, jusqu’à ce que l’appel soit pris en charge par un médecin disponible.

 

Enfin, ce système nécessitant la flexibilité organisationnelle des praticiens, une enveloppe de 20 000 € maximum est incluse dans le budget ACI au titre de la “compensation des professionnels de santé”, pour rémunérer leur participation au dispositif de soins non programmés.

 

Nous organisons les disponibilités des médecins participant à la régulation médicale sur une base mensuelle. Nous avions déterminé les créneaux de vacation (7h-13h et 13h-19h chaque jour) en amont du déploiement du dispositif, et les médecins choisissent les créneaux sur lesquels ils décident de se rendre disponibles. Nous faisons des points de suivi hebdomadaires pour mesurer les volumes d’appels et adapter le nombre de vacations ouvertes sur chaque créneau.

Ronald Olivier, Directeur du GCS Guyasis

 

 

Pour en savoir plus : Co-écrit avec notre partenaire Easis, le livre blanc 2020 détaille 12 bonnes pratiques des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé, illustrées par les témoignages des acteurs précurseurs de ces dispositifs.