Bonne pratique numéro 10 : Accélérer l’expertise de second recours avec la télémédecine synchrone et asynchrone

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La reconnaissance de la télémédecine lors de la crise sanitaire a concerné la téléconsultation et la téléexpertise. Pour de nombreux praticiens, le partage d’informations et de diagnostics de professionnel à professionnel, a permis d’assurer le suivi des patients et de préserver le parcours de soins. Souvent effectuée de manière informelle, parfois sur des réseaux non sécurisés, la téléexpertise présente de réels atouts :

  • Pour les zones reculées, dans lesquelles elle apporte un appui au médecin qui est souvent le seul sachant de son territoire,
  • Grâce aux outils garantissant des échanges fluides, sécurisés et rétribués,
  • Pour l’instantanéité de l’information dans le cas d’une téléexpertise synchrone.

Afin d’entériner son usage conventionnel, il est envisageable de l’inclure dans une dynamique plus large de second recours, associant téléconsultation, téléexpertise et orchestration de l’offre de soins. La CPTS peut soutenir le second recours avec la même implication que les soins non programmés de premier recours. Elle orchestre ainsi la ressource médicale pour garantir au médecin requérant une réponse adaptée, dans un délai cohérent avec son exercice.

 

L’organisation d’une régulation téléphonique pour le second recours s’avère aussi déterminante : accessible uniquement par les médecins généralistes du territoire, elle permet de les mettre en relation par téléphone et sans attendre avec un médecin spécialiste, dont la CPTS a simplement orchestré la disponibilité (avec le renforcement possible d’une mécanique de gardes).

 

En quelques instants, le médecin requis peut selon les cas :

  • Proposer un passage en téléconsultation par visioconférence si le patient est toujours aux côtés du médecin requérant, pour une consultation synchrone avec facturation des honoraires de téléconsultation habituels et fluidification du parcours patient (Mission Socle 2).
  • Proposer l’envoi d’un dossier de téléexpertise pour une analyse approfondie : le médecin requis s’engage alors auprès du médecin requérant sur le délai de réponse, donnant à celui-ci la visibilité nécessaire pour la suite du parcours.
  • Inviter le patient à consulter en présentiel au plus vite.

Avec un traitement complet du second recours, intégrant régulation téléphonique filtrée, téléconsultation et téléexpertise, le service rendu au patient et aux médecins est sans commune mesure avec le recours à la seule téléexpertise.

 

“Il ne faut pas oublier qu’entre le premier et le second recours, c’est un peu les vases communicants. Les difficultés d’accès au second recours créent du frein sur le premier recours. Sur le territoire de la CPTS du Pays d’Auray, nous travaillons avec l’hôpital pour qu’ils s’organisent à répondre rapidement par téléphone aux sollicitations des médecins en ville. Fluidifier le parcours du patient c’est aussi et surtout gagner du temps en tant que médecin, pour le consacrer à d’autres patients.”

Dr Éric Henry

Médecin Généraliste – Président de l’Association Soins aux Professionnels en Santé et Vice-Président de la CPTS Pays d’Auray

 

 

Pour en savoir plus : Co-écrit avec notre partenaire Easis, le livre blanc 2020 détaille 12 bonnes pratiques des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé, illustrées par les témoignages des acteurs précurseurs de ces dispositifs.