Un point ne cesse de me poser question dans les projets de CPTS que nous accompagnons, celui de la priorité donnée aux EHPAD pour le déploiement de la téléconsultation.
La santé de nos séniors est évidemment une priorité, nul ne le nie. Mais d’un point de vue de stratégie d’allocation de ressource, vaut-il mieux (option 1) laisser le présentiel en ville saturé de cas « légers » et porter de la téléconsultation en EHPAD ? Ou (option 2) soulager les cabinets en ville des cas les plus bénins avec une régulation en téléconsultation des soins non programmés, pour libérer du temps chez les médecins afin qu’ils puissent se déplacer auprès de ceux qui en ont le plus besoin ? Pour moi cela ne fait aucun doute, l’option 2 est la meilleure. D’abord parce que les patients en EHPAD présentent les pathologies les plus délicates, qui nécessiteront des infrastructures pointues (et coûteuses) pour se rapprocher “au mieux” d’un examen présentiel. Mais aussi et surtout parce que tout ce barda nécessitera de mobiliser du personnel pour aider à la manœuvre ; et ces ressources manquent déjà.
On prend donc le problème par le mauvais bout de la lorgnette. Régulons en téléconsultation les SNP et libérons du temps médecin pour réserver du présentiel à ceux qui en ont le plus besoin.
Senior Medical Advisor @ Medaviz | Télémédecine et Soins Non Programmés