Dans un monde où tout s’accélère, la médecine n’échappe pas à la pression de la performance, de l’efficience et de la rapidité. Consultations chronométrées, protocoles standardisés, décisions automatisées : autant de signes d’une industrialisation de la santé qui interrogent de plus en plus de patients, de praticiens et autres acteurs de la santé.
En réaction, un mouvement émerge : la slow médecine, version française de la slow medicine. Loin d’être un refus de la modernité, cette approche propose une médecine plus réfléchie, humaine et durable.
Quels sont les principes de cette médecine “lente” ? En quoi s’inscrit-elle dans les enjeux actuels de la santé, y compris ceux liés à la télémédecine ? Décryptage.
Les origines de cette médecine qui prend le temps
Le concept de slow médecine est né en Italie en 2011, dans le sillage du mouvement slow initié par slow food. Inspiré de la philosophie du « prendre le temps », ce courant rassemble des médecins généralistes, hospitaliers et universitaires qui souhaitent repenser leur pratique au service d’une médecine plus attentive et moins agressive.
À travers un manifeste fondateur « une médecine sobre, respectueuse et juste », ces praticiens posent les bases d’une transformation culturelle, en réaction à la surmédicalisation et à l’épuisement des soignants. En effet, la slow médecine place au cœur de sa pratique l’écoute et l’histoire du patient, et le bien-être et le respect de tous, soignants comme soignés.
Trois piliers fondamentaux de la slow médecine
- Le premier principe est la sobriété. Il s’agit de lutter contre l’excès d’actes, de prescriptions et d’interventions, en privilégiant la pertinence. Cela implique par exemple de ne pas prescrire un examen ou un traitement si son utilité n’est pas avérée. « Moins, c’est parfois mieux » devient une ligne directrice.
- Le deuxième principe est le respect : respect du patient, de son rythme, de ses valeurs, mais aussi respect de l’incertitude, inhérente à toute démarche clinique. Cette posture demande du temps, de l’écoute, de l’humilité.
- Enfin, la slow médecine prône la justice : elle milite pour un accès équitable à des soins de qualité, adaptés à chaque individu, et non dictés par une logique marchande ou uniquement technologique.
Une réponse concrète aux enjeux contemporains
Appliquée au quotidien, la slow médecine offre plusieurs bénéfices.
- Elle améliore la qualité de la relation soignant-soigné, en réhabilitant le dialogue et la confiance.
- Elle permet de réduire la sur-prescription médicamenteuse, limitant ainsi les effets secondaires et les coûts.
- Elle contribue à (re)donner du sens à la pratique médicale, à l’heure où le burn-out1 touche de nombreux professionnels de santé.
Par ailleurs, cette approche encourage une médecine préventive et éducative, valorisant l’autonomie du patient et une meilleure compréhension de sa santé. Elle favorise aussi un travail pluridisciplinaire, plus collaboratif, où l’expertise médicale est partagée.
La qualité avant la quantité
À première vue, la télémédecine pourrait sembler contradictoire avec les principes de la slow médecine, tant elle incarne la technologie, l’instantanéité et la dématérialisation des soins. Pourtant, loin d’être antinomiques, les deux approches peuvent se révéler complémentaires.
Intégrée intelligemment, la télémédecine peut justement offrir du temps aux médecins comme aux patients. Elle permet de fluidifier les suivis, de maintenir un lien régulier entre les consultations physiques, d’éviter des déplacements inutiles et d’optimiser la coordination entre professionnels. Lorsqu’elle est pensée dans une logique d’écoute, de disponibilité et de personnalisation, la télémédecine devient un outil au service de la lenteur choisie, et non subie.
La slow téléconsultation chez Medaviz
Notre service de téléconsultation 24/7 est à contre-courant d’une médecine consumériste. Nos praticiens suivent un protocole éthique et déontologique, défini par notre direction médicale, qui permet de donner un cadre aux téléconsultations. Pas d’arrêt maladie, pas de prescription d’ordonnance sur demande, pas de bilans complets à l’initiative du patient… Notre objectif est de pratiquer une télémédecine juste, responsable et de qualité. Au risque de refuser certaines demandes des patients ! De plus, nous encourageons notre équipe médicale à prendre le temps nécessaire pour chaque patient. Ce n’est pas parce que le patient veut obtenir rapidement une réponse à sa question médicale, qu’il veut une réponse à la va-vite.
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Limites et défis de la slow médecine
Comme tout modèle, la slow médecine n’est pas exempte de limites. Son application reste difficile dans les systèmes de santé saturés, où le temps médical est rare et les ressources sous tension.
Elle est aussi vue comme une pratique idéaliste, éloignée du quotidien saturé des professionnels de santé. Certains s’insurgent : “Il faut du temps pour prendre le temps de prendre du temps !”. Une lapalissade tristement basée sur la réalité des praticiens.
Autre défi : former les professionnels à ce changement de posture. Ralentir, écouter, accepter de ne pas tout maîtriser suppose une transformation culturelle, qui passe autant par la formation initiale que par la valorisation institutionnelle de ces pratiques. Et de prendre le temps.
Enfin, pour se déployer pleinement, la slow médecine doit être soutenue par des politiques de santé publique qui doivent reconnaître la valeur du temps, de la relation, et de la prévention.

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Une éthique pour l’avenir
Face aux défis contemporains (vieillissement de la population, maladies chroniques, crise écologique, perte de sens des métiers du soin…), la slow médecine ne propose pas de ralentir pour ralentir, mais de ralentir pour mieux soigner, mieux écouter, mieux décider. Elle invite à une médecine moins spectaculaire, mais plus durable, plus humaine.
Intégrée à des outils modernes comme la télémédecine, la slow médecine n’est pas un retour en arrière, mais une manière d’avancer autrement. Pour les professionnels comme pour les patients, elle ouvre une voie vers une médecine plus respectueuse, centrée sur l’essentiel : l’humain.
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1 Observatoire MNH sur la santé mentale des soignants (2025) : https://www.mnh.fr/actualite/observatoire-mnh-sante-mentale-soignants-resultats-devoiles
Après plus de 13 ans passés dans le secteur de la qualité de vie des patients, Marie rejoint l’aventure Medaviz en 2020 en tant que cheffe de projet marketing. Elle est depuis novembre 2024 la responsable de la communication de Medaviz.