Illectronisme et téléconsultation médicale : attention à l’exclusion

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L’illectronisme et le digital sont des concepts antagonistes. Pourtant, à l’heure du recours au digital en santé, la téléconsultation n’est pas inaccessible aux « illettrés du numérique »… à condition de s’en donner les moyens et de l’intégrer très tôt dans sa démarche. Faisons le point !

Qu’est-ce que l’illectronisme ?

L’illectronisme est un néologisme né de la contraction d’illettrisme et d’électronique. Ce terme est désormais utilisé pour désigner l’illettrisme numérique. De quelle réalité parle-t-on ? Il s’agit tout simplement de la difficulté à surfer sur le web, utiliser un navigateur internet, compléter un formulaire administratif en ligne, envoyer un e-mail…

L’étude réalisée par CSA Research pour le syndicat de la presse sociale (SPS) en juin 2018 montre que cette nouvelle forme de fracture sociale touche près d’1/4 de la population française. 11 millions de Français disent ne pas être « à l’aise avec le numérique », et près d’un tiers des personnes a déjà renoncé à entreprendre des démarches en raison de l’obligation à utiliser Internet. 7% des personnes interrogées trouvent même « difficile » le simple fait de naviguer sur des sites Web !

La téléconsultation sans recours au digital pour le patient est-elle possible ?

La téléconsultation existe depuis le début du 20ème siècle et son usage était initialement limité à des échanges par téléphone. En parallèle, le recours au Samu par le biais d’un numéro unique (le « 15 ») permet un accès facile, égalitaire et non discriminant sur l’ensemble du territoire. Il ne faut donc pas faire un raccourci entre digital et pratique de la téléconsultation.

La partie digitale de la téléconsultation peut être réservée au médecin qui utilise la plateforme pour réaliser et sécuriser sa pratique : authentification du médecin, traçabilité des échanges, émission et envoi électronique d’une ordonnance à la pharmacie…

Comment lutter contre l’illectronisme dans la mise en place de son projet de téléconsultation ?

Le bilan 2018 réalisé par Medaviz montre que 14% des téléconsultations qui transitent via notre plateforme sont réalisées en téléphonie fixe. Seuls 13% des utilisateurs ont recours à l’application mobile.

En dehors des possibilités offertes par une application mobile performante, il est donc crucial de prévoir l’usage du téléphone pour toutes les phases clés du parcours patient :

  • Création du compte
  • Colloque entre le patient et le médecin
  • Envoi direct à la pharmacie de l’ordonnance

C’est un bon moyen de permettre l’accès à la téléconsultation pour l’ensemble de vos adhérents, de 7 à 77 ans, et déployer ainsi le service à grande échelle.